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#MeTooGay, la parole se libère au sein de la communauté LGBT+

Dernière mise à jour : 28 janv. 2021

Les témoignages de victimes d’abus sexuels se multiplient sur le réseau social Twitter sous le mot dièse #MeTooGay. Parmi ces derniers, celui de Sébastien, 20 ans, reconnaissant de cette libération de la parole au sein d’une communauté souvent oubliée des débats portant sur les violences sexuelles.




« Devoir témoigner sous le #MeTooGay est révélateur du fait que les personnes victimes d’abus et de violences sexuelles sont multiples », constate Sébastien, étudiant à l’École du Louvre. Derrière ce hashtag apparu jeudi dernier dans la soirée, des milliers de personnes homosexuelles ont dénoncé leurs agresseurs.


Parmi les premiers, un jeune-homme affirmant avoir été violé à l’âge de 18 ans par un homme politique, Maxime Cochard élu PCF du Conseil de Paris, et son conjoint. « Je me sentais peu concerné lors des mouvements #BalanceTonPorc et #MeToo où la parole des femmes, réduite au silence par le patriarcat, s’est libérée. Cette fois c’est différent. Lorsque j’ai découvert #MeTooGay en Top Tweet, mon cœur s’est mis à battre la chamade et a fait survenir de violentes images dans mon esprit », dit-il.


« Ce n’est qu’en lisant tous ces témoignages que j’ai réalisé l’étendue du problème autour du consentement »


Comme beaucoup, Sebastien a lui aussi pris part au mouvement en racontant ce qu’il considérait être à cette époque qu’un « banal mauvais date ». « J’ai eu un rapport sexuel préalablement consenti avec un homme, mais non protégé malgré opposition de ma part. Sur le coup je me suis senti abusé, puis j’ai vite oublié », confie-t-il.


« Ce n’est qu’en lisant tous ces témoignages dont plusieurs se recoupent avec le mien que j’ai réalisé l’étendue du problème autour du consentement », continue le jeune-homme alors âgé de 18 ans au moment des faits. « J’ai rarement vécu des rapports sexuels où l’on me demandait clairement “est-ce que je peux te faire ci ou ça”, alors que le consentement relève de la question de l’envie. Et lorsque l’on exprime clairement son opposition, il n’y a pas à discuter ».




Des récits d’actes insidieux aux récits de viols glaçants, la question du consentement dans la communauté gay reste un tabou que ce soit par honte ou par peur. « Ces personnes doivent être entendues et protégées. On vous croit et on vous soutient » a écrit l’association SOS Homophobie dans la pluie de tweets regroupés sous le mot-dièse #MeTooGay.


« Pour ce qui est de l’écoute, les réseaux sociaux le permettent, mais pour ce qui est de la protection c’est un autre débat », constate Sebastien. « Je trouve cette vague de témoignage louable, mais combien de ces victimes ont porté leur histoire devant la justice ? Il faut se poser la bonne question. Pourquoi vient-on a faire des réseaux sociaux un tribunal à ciel ouvert ? Il faut que la justice évolue sur ces questions », lâche-t-il.


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