L'interdiction de vente de chats et chiens "accable" les animaleries
- Mélanie Cousin
- 29 janv. 2021
- 3 min de lecture
Dès 2024, il devrait être impossible de vendre des chats et des chiens dans les animaleries, pour ces professionnels c'est une incompréhension. Du côté des éleveurs et des associations de protection des animaux, cette mesure était attendue.

En 2024, il ne devrait plus être possible d'acheter un chien ou un chat en animalerie et l'achat sur internet sera réglementé. La vente de ces animaux domestiques par des particuliers ne sera plus possible non plus. Le don, lui, restera toujours permis. Seuls les éleveurs et les refuges auront le droit de vendre en ligne. C'est ce que prévoit la loi bien être animal. Elle était débattue cette semaine à l'Assemblée nationale.
"Je suis un peu surprise par cette proposition, au fond, on est les seuls à être un commerce de proximité pour la vente des animaux de compagnie", explique Virginie Mutti, directrice de l'animalerie du Pont Neuf. La responsable, assise en train de jouer avec un chiot King Charles, trouve cette mesure injuste : " Les animaleries sont libres d'accès, on peut venir constater que nous traitons bien les animaux, donc je ne vois pas pourquoi on nous accable d'un coup de tous les maux."
Une mesure qu'elle ne comprend pas au vu de la législation stricte qui existe en France. "Nous sommes contrôlés chaque année, nous signons des contrats avec les clients, les chiens sont pucés et nous réalisons un suivi des clients après l'achat", énumère Virginie Mutti. Quant à la provenance des chiens, elle assure que cela est strictement surveillé par les autorités : "les chiens viennent toujours d'éleveurs français ou de la Communauté européenne."
Une mesure qui peut tuer les animaleries
Face à cette mesure, l'inquiétude se fait sentir pour cette responsable. "C'est ma principale activité de vendre des chats et des chiens", s'exclame la directrice. Sans cela difficile à dire si l'animalerie du Pont Neuf pourra survivre. Une chose est sûre, Virginie Mutti, ne pourra plus effectuer sa passion au quotidien.
"C'est ma principale activité de vendre des chats et des chiens" - Virginie Mutti, directrice de l'animalerie du Pont-Neuf
La seule chose qui rassure Virginie : cette loi n'est pas encore adoptée de façon définitive. Elle espère donc que ces mesures changeront avant l'adoption définitive du texte.
Une bonne mesure pour des associations et éleveurs canins
Du côté des associations de protection animale, c'est une réussite. De nombreuses associations comme la SPA ou la fondation 30 millions d'Amis se félicitent de cette mesure.
La SPA s'est réjouie de ce texte sur Twitter. "Quelle nouvelle !!! StopAnimalObjet c'est maintenant !", ont-ils tweeté. Car pour ces associations, c'est tout l'enjeu : faire comprendre qu'un animal n'est pas un simple objet de consommation.
"Je suis parfaitement pour car dans les animaleries, c'est un peu tout et n'importe quoi", s'exclame Alain Penven, directeur de l'élevage Y Ar Pencoat. Selon ce dernier, pour le bien-être de l'animal, il est important de favoriser un environnement équilibré. "Pour la psychologie du chiot, c'est primordial, cela conditionnera son comportement pour sa vie entière", commente l'éleveur. Pour lui, les animaux dans les animaleries sont considérés comme des objets : "c'est un peu comme dans un zoo, on va voir les bêtes en cage, on choisit et point barre", déplore-t-il.
Il faudra attendre quelques semaines pour que la loi soit votée de façon définitive. Le Sénat doit encore valider le texte, puis l'Assemblée nationale devra le valider en seconde lecture.
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