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Ces chantiers environnementaux que Donald Trump laisse à Biden

Dernière mise à jour : 22 janv. 2021

Durant son mandat, Donald Trump s’est engagé sur des projets menaçant les ressources aquatiques américaines. Des projets sur lesquels Joe Biden est attendu au tournant.


Le lac Powell s'est vidé de moitié en 30 ans. ©Pxhere


C'est une première mesure forte. Moins de 24 heures après sa prestation de serment, Joe Biden met un terme à l’un des projets phares de l’administration Trump : le pipeline Keystone XL, un oléoduc de 3 461 km de long qui transporte du bitume et du sable dilué. Le projet était vivement contesté par les défenseurs américains de l’environnement qui pointaient notamment du doigt le risque élevé de pollution des sols et de l’eau en cas de fuite d’hydrocarbures. Mais ce n'est pas le seul projet qui menace les ressources aquatiques des États-Unis. Voici une sélection non exhaustive de cinq chantiers catastrophiques pour l'environnement, engagés par Donald Trump.


1. Le projet de pipeline de Saint-Georges (Arizona)


Donald Trump avait pour projet de construire un pipeline de 220 kilomètres pour acheminer l’eau du lac Powell, un réservoir artificiel, vers la ville de Saint-Georges dans l’État de l’Utah, où coule le Colorado. Mais Saint-Georges n’est pas une ville comme les autres. Parmi les 170 000 habitants, bon nombre de retraités cultivent une passion commune : le golf. Et dans cette ville en plein désert, les golfeurs tiennent à leur greens qu'ils arrosent abondamment. À titre comparatif, la consommation d’eau par jour et par habitant y est de 1 200 litres, contre 850 litres à Las Vegas. Deuxième plus grand réservoir artificiel du Colorado, le lac Powell s'est vidé de moitié en 30 ans et alimente déjà la consommation de 40 millions d’Américains.

2. Le retour en arrière sur la préservations des aires marines


Le 5 juin 2020, lors de la journée mondiale de l’environnement, Donald Trump a rouvert la pêche commerciale dans une partie du Northeast Canyons and Seamounts Marine National Monument. Préservée sous l'administration Obama, cette zone marine de la Nouvelle-Angleterre a ainsi perdu son statut protecteur. 8 000 km d’océan Atlantique, au large du cap Cod sont concernés. La protection de ces espaces appelées “monuments” était en principe assurée par la loi de 1906 et les décrets signés par Clinton et Obama. L’ancien président avait choisi de réduire la superficie des espaces protégés dès avril 2017.


3. Budget à sec pour les Grands Lacs


Donald Trump a été claire sur la question : la préservation des Grands Lacs (Erié, Ontario, Michigan) ne faisait pas partie de ses priorités. Sous sa présidence, le budget du plan de sauvegarde (Great Lake Restauration Initiative) est donc passé en 2017 de 300 millions de dollars à 10 millions de dollars, soit une baisse de 96%. En 2019, le budget augmentait légèrement pour les atteindre 30 millions. Or, de nombreuses villes dépendent de ces lacs pour leur consommation d'eau potable mais aussi pour le tourisme et les activités nautiques et industrielles.

L'Alliance des villes des Grands Lacs et du Saint-Laurent, une coalition de 130 maires canadiens et américains représentant plus de 17 millions d'administrés tirait régulièrement la sonnette d’alarme. « Nous devons donc nous unir pour poursuivre, et non arrêter, nos investissements d'au moins 300 millions de dollars dans nos Grands Lacs. Cela assurera la salubrité de l'eau, la restauration des rives et la durabilité des pêches » avait déclaré en 2019 John Dickert, président et chef de la direction de l'Alliance. Ils font parti des prioritaires de l'administration Biden puisque leur demande a été entendue : le budget apporté au GLRI devrait passer, d'ici 2026, à 475 millions de dollars.

4. Trump et la pression de l’eau

«Vous ouvrez le robinet, pas d'eau. Vous ouvrez la douche, pas d'eau. Si vous êtes comme moi, vous ne pouvez pas laver correctement vos beaux cheveux » avait déclaré Donald Trump en août 2020, lors d’un déplacement dans une usine Whirpool. Aux États-Unis, la pression des pommeaux de douche est régulée par le Ministère américain de l’énergie. Depuis 1992, le débit d’eau par minute pour les douches américaines était limité à 2,5 gallons par minute (9,5 litres) mais cela n'était pas suffisant au goût du 45e Président des États-Unis.


En pleine campagne pour sa réélection, Donald Trump a fait valoir cet argument et a obtenu gain de cause, permettant la modification de la pression limite autorisée par le ministère de l’Énergie.


Cette mesure entraîne deux conséquences sur l’environnement. Des milliers de modèles de pommeaux de douche déjà sur le marché sont susceptibles de ne pas trouver acquéreur, générant un surplus de déchets. Mais surtout, cette pression était limitée pour lutter contre le gaspillage d’eau et d’énergie. Dans certaines régions du territoire américain sujettes à la sécheresse, elle permettait ainsi de rationner l’eau et d’éviter un assèchement des nappes phréatiques.

5. Le forage en mer


“On ne va pas passer trop de temps à parler des forages dans l’Arctique, pas vrai ?” C'est par cette simple déclaration que Donald Trump a permis le retour du forage en mer le 28 avril 2017. L’ancien président a tout simplement balayé cette loi votée sous l'administration Obama 4 mois après son entrée en vigueur. Le prédécesseur de Joe Biden a ensuite signé un décret revenant sur l'interdiction des forages pétroliers et gaziers dans les océans Arctique, Atlantique et Pacifique.


Lisa Drian et Paola Guzzo

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