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Deux-roues : la remontée de file interdite à partir du 1er février


C’était une expérimentation menée par la Sécurité routière depuis 2016. Devant l’augmentation du nombre des morts à deux-roues dans les zones concernée, la remontée de file pour les motos et scooters sera interdite sur tout le territoire.



Une remontée de file sur le périphérique parisien. Kenzo Tribouillard/AFP.


« C’est comme ça que j’arrive à l’heure au bureau » explique Thierry du haut de son trois-roues Yamaha.Très pratiquée en France, notamment dans les grandes villes, et expérimentée par la Sécurité routière sur certaines routes de 11 départements de France, la remontée de file ne sera plus autorisée sur l’ensemble du territoire dès le 1er février. Les chiffres de mortalité sont jugés « décevants ». «􏰀 L’objectif de cette expérimentation était de diminuer l’accidentalité des deux-roues motorisés en encadrant la pratique de la circulation inter-files dans les départements concernés, justifie la Déléguée interministérielle à la Sécurité routière, Marie Gautier-Melleray dans un communiqué de presse, or, le résultat n’est pas à la hauteur de nos espérances puisque le ratio d’accidents sur les réseaux CIF par rapport aux autres réseaux a significativement augmenté ».


Sur les routes concernée par l’expérimentation, la mortalité a par exemple augmenté de 54% en Gironde ou 64% dans les Bouches du Rhone. Mais la Sécurité routière explique dans son rapport que les circonstances des accidents « ne sont pas toujours précisées » et qu'« aucun deux roues motorisés impliqué » dans les 16 décès constatés durant l’expérience « ne respectait les règles de l’expérimentation ».Autrement dit, difficile d’établir une corrélation entre l’expérience, et l’augmentation des accidents.

Les règles de la remontée de file sont assez simple, toujours à gauche et à moins de 50km/h. Mais quand on demande à Thierry si il connaissait les règles de l’expérimentation ou l’expérimentation en elle-même, il sourit « ça fait plus de 15 ans que je prends le périph’ (périphérique NDLR) tous les jours, j’ai toujours roulé entre les voitures, sur la file de gauche, sinon ça ne sert à rien d’être en scooters, je n’ai pas attendu la Sécurité routière pour faire ma propre expérimentation, et je suis formel : on gagne du temps ».


Même chose pour Mark motard près de Toulouse, « sur la rocade aux heures de pointes, c’est presque impossible de ne pas faire de la remontée de file, je l’ai toujours fait, sinon on avance pas ». Alexis, livreur, nous interpelle à un feu rouge, « j’espère qu’ils ne nous mettront pas plus d’amendes, nous les livreurs, on a pas le choix si on veut respecter les délais que nous demandent l’application, si ils pouvaient nous autoriser les voies de bus au passage ça serait bien ».


Nouvelle expérimentation

Afin de contenter tout le monde, la déléguée interministérielle souhaite la mise en place, d’une « nouvelle expérimentation, avec des règles adaptées » dans le but de « pérenniser cette pratique en toute sécurité ». Une annonce dont Mark s’amuse : « c’est déjà pérennisée ! Je suis pas sur que tout cela change quelque chose à notre quotidien ». Une réalité que confirmait, à l’époque du lancement de l’expérimentation, le précédent délégué à la Sécurité routière, Emmanuel Barbe « C'est un fait social : 98% des conducteurs de deux-roues motorisés le font ! Nous voulons sortir d'une hypocrisie qui consiste à ne pas en parler, à ne pas l'enseigner, à ne pas souligner son accidentologie en ville, là où il y a des intersections et des piétons ».


 
 
 

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